Indian Wells - Deux patronnes, une comète et une Américaine en feu : vive la WTA !

Pouvait-on rêver meilleur casting ? Andreeva contre Swiatek et Keys contre Sabalenka. Voilà les deux affiches des demi-finales qui auront lieu dans la nuit du 15 mars à Indian Wells. Avec les deux premières mondiales, une crack 17 ans en pleine bourre et la lauréate de l’Open d’Australie qui reste sur 16 victoires de rang, la fin de tournoi s’annonce passionnante. Les meilleures joueuses du circuit occupent les premiers rôles dans un tournoi important et c’est tant mieux. L’époque où le tennis féminin était décrié pour l’irrégularité de ses principales têtes d’affiche semble révolue. Pourtant, cette époque n’est pas si lointaine. 

2 reines et des valeurs sûres

Petit retour en arrière et nous voici en 2021, sans doute l’année où l’inconstance du circuit féminin est à son paroxysme. Brady (24ème), Pavlyuchenkova (32ème), Krejcikova (33ème), Fernandez (73ème) et Raducanu (150ème) ont toutes atteint une finale en majeur cette année-là. Cela fait beaucoup (trop) de surprises. Serena est sur le déclin, Osaka déprime, Halep est sortie du top 10… Il manque cruellement de championne régulière et de rivalité qui captive le public. Il y a bien Ashleigh Barty. Certes, l’Australienne n’est peut-être pas le personnage le plus charismatique du circuit. Mais en remportant son troisième majeur début 2022 à Melbourne, elle affirme son statut de numéro une mondiale. La WTA pense alors tenir sa nouvelle patronne. Petit problème, elle prend sa retraite à seulement 25 ans et laisse un petit vide derrière elle.

Swiatek, sa dauphine au classement, se retrouve propulsée numéro une mondiale en mars 2022. Une numéro une par défaut ? Pas vraiment. La Polonaise enchaîne 37 victoires de suite, remporte 2 Grands Chelems et s’impose comme la nouvelle reine du circuit. Dans son sillage, Sabalenka a aussi transformé l’essai en majeur début 2023 et s’est même permise de lui chiper sa place de numéro une mondiale. De quoi donner naissance à une rivalité, qui, même si elle manque encore d’affrontement marquant en Grand Chelem, fait un bien fou au circuit. Début 2023, on a même parlé (à tort) d’un big three féminin avec les belles performances de Rybakina. La Kazakh n’a pas suivi le rythme de ses deux rivales mais reste tout de même une valeur sûre du top 10.

Andreeva, la cerise sur le gâteau

Des valeurs sûres du circuit, c’est précisément ce qu’il manquait à la WTA. Outre Rybakina, Zheng, Pegula et Gauff sont également des solides membres du top 10 et ont toutes atteint au moins une finale en Grand Chelem. A l’image de ces deux dernières, le tennis US rayonne et place cette semaine 3 représentantes dans le top 5, 4 dans le top 10 et 6 dans le top 20. Quand on sait que les grandes heures de la WTA ont toujours coïncidé avec les exploits de joueuses américaines, c’est plutôt bon signe. On vous l’accorde, ce dernier argument n’est pas le plus rationnel… Quoiqu’il en soit, il est certain que la régularité des têtes d’affiche a permis à la WTA de redevenir attrayante. L'avènement d’Andreeva, 17 ans et déjà vainqueur d’un WTA 1 000 à Dubaï en février apparaît comme la cerise sur le gâteau. 

9 des 10 premières têtes de série en huitièmes à Indian Wells 

Les surprises sont encore possibles, comme l’éclosion tardive de Paolini, actuelle sixième mondiale. Mais comme elles sont devenues plus rares, elles ont davantage de saveur. Le tournoi d’Indian Wells est une représentation très fidèle de la WTA de ces derniers mois : des taulières qui performent et des belles histoires. Neuf des dix premières têtes de série étaient au rendez-vous des huitièmes de finale dans le désert californien. Un joli tir groupé qui n’a pas empêché les beaux parcours de Bencic et de Svitolina, deux joueuses de retour de maternité qui ont respectivement éliminé les numéros 3 et 4 mondiales. Il ne manque plus que les Françaises participent à ce beau tableau. Mais ça, c’est une autre histoire.